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Sur le macadam, rencontre avec Sandra Arditti pour « Le chameau ne voit pas sa bosse », son premier roman.

Interview de Sandra Arditti par Éva Zuili Mimoun, pour la signature de son premier roman à la Librairie La page de South Kensington.



Éva pour London Macadam:

Bonjour Sandra Arditti et merci de nous accorder cette interview. « Le chameau ne voit pas sa bosse » est votre premier roman au sujet d'une psychologue de 40 ans qui essaie de tout gérer à la perfection, ses patients, ses enfants, sa vie de femme…Est-ce autobiographique? ou est ce totalement inventé?




Sandra Arditti:

C’est cent pour cent de la fiction, totalement inventé, et pas du tout autobiographique. Après, il y a forcément des thèmes qui me touchent puisqu’ils figurent dans mon premier roman publié.

Ces thèmes que j'aborde au travers de l’héroïne, elle même psychologue, ses patients, et sa vie personnelle me touchent et me parlent. Mais l'héroïne n'est pas du tout moi.


Éva pour London Macadam :

Pourquoi avoir choisi en tant que personnage principal Justine Weiss psychologue? Quelles sont vos sources d'inspiration, comment l'idée vous est-elle venue de créer ce personnage?


Sandra Arditti :

En fait il y a plusieurs éléments qui sont complètement distincts les uns les autres mais qui se regroupent.

Tout d’abord, j'ai participé à un atelier d'écriture à Londres pendant deux ans sur la technique, et un jour la coach littéraire qui s'appelle Dominique Pourtau Darriet, est venue me voir en me disant qu’ il y avait une place qui se libèrait dans ses ateliers d’accompagnement….je n'avais pas de projet à ce moment-là mais Dominique m’a convaincue. Cela faisait quand même 14 livres que j’avortais auparavant …je me suis jetée à l’eau… Puis quand je suis arrivée dans cet atelier, il y a cinq ans, tous les participants ( 10 je crois) étaient déjà dans l’écriture d'un projet… C’est ainsi que je suis partie d'un titre « le chameau ne voit pas sa bosse » et que j’ ai créé une histoire.

J'ai choisi une psychologue, parce que j'avais envie de parler de l'altruisme et de l'égoïsme. Qu’existe il de plus approprié qu'une psychologue qui est véritablement tournée vers les autres?

l'idée de départ c’est de regarder les autres, c'est très altruiste, c'est très généreux mais cela empêche de se regarder soi-même ….et puis comme on est dans un monde où l'on est tous dans une quête du bonheur et de la perfection…et que l’on parle beaucoup plus de ce qui va bien que de ce qui va mal, j'avais aussi envie de parler de la vulnérabilité, des doutes.

Voilà pourquoi j’ai choisi une femme, dont on a l'impression qu'elle sait tout gérer alors que finalement c'est une femme comme tout le monde .

On a toutes des périodes de doutes et de questionnements, même les psy ou les gens les plus avisés.


Éva pour London Macadam :

Dans le roman, vous évoquez la relation du médecin psychologue avec ses patients et les conséquences sur la vie personnelle de l'héroïne. Vous parlez d’un superviseur qui est là pour faire face au doute et au trop-plein d’émotions.

Est-ce que vous pouvez nous en dire plus?


Sandra Arditti :

La question du superviseur revient à chaque interview: chaque psychologue ou personne qui exerce ce métier tourné vers l'autre a besoin aussi de cadres.

Ainsi, les psychologues ont besoin de ce que l’on appelle un superviseur pour se décharger eux aussi mentalement par rapport à la vie de leurs patients, qui peut être difficile à gérer… le psy peut avoir des doutes, devoir donner les bonnes directions. Chaque professionnel évolue et traverse des moments de doute, et ont eux aussi ils ont besoin d'être recadrés. Tout le monde a un superviseur ou devrait en avoir un.



Éva pour London Macadam:

« Le chameau ne voit pas sa bosse » est un titre très évocateur. Pourquoi avoir choisi ce titre en particulier, qui est un proverbe marocain? Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?


Sandra Arditti:

Pour le coup, c'est très personnel, c'est un proverbe avec lequel j'ai grandi et que j’ai toujours trouvé drôle …je ne sais pas pourquoi cela m'est venu… je ne l'ai pas vraiment choisi, cela fut comme une apparition.

Je suis partie de ce titre et j'ai construit presque toute l'histoire autour. Pourtant en règle générale, les écrivains construisent une histoire puis choisissent un titre. Cette fois-ci en tout cas et sur ce livre-la c’était l’inverse.  L’expression « Le chameau ne voit pas sa bosse » me parle, je la trouve très imagée.


Éva pour London Macadam:

Quels sont vos projets pour 2024?


Sandra Arditti :

J’ai écris pas mal de livres dans ma vie que j'ai abandonnés assez rapidement…mais là j'ai repris l’ecriture depuis l'année dernière avec un nouveau sujet qui n'a rien à voir avec celui que j'ai développé dans « le chameau. .. ».

J'avais une discipline à l'époque où j'ai écrit « le chameau ». Pendant deux ans, je m’enfermais avec des horaires bien précis de 9h à 15h etc. Aujourd’hui, je suis un peu plus flexible, j'ai encore besoin de me nourrir, mon histoire n'est pas encore tout à fait définie dans ma tête …mais je suis dans l'écriture de mon deuxième roman que j’espère terminer et publier. Le sujet n’est pas encore totalement défini alors je préfère rester discrète…


Éva pour London Macadam

My London Macadam par Sandra Arditti?


Sandra Arditti:

Londres est la ville où j'ai passé quinze ans et où j'ai fait grandir mes enfants. C'est la ville où je me suis construite en tant que femme, c'est la ville où je me suis autorisée à faire ce que j'avais envie de faire. Donc pour moi c'est la ville de la liberté.

J'ai une affection très particulière pour cette ville, pour les gens que j'y ai rencontrés, pour les magnifiques rencontres que j'ai faites. Je suis sortie de ma zone de confort et je trouve que cette ville a été très positive pour moi.

Il y a de superbes endroits secrets que l’on a envie de partager. Pendant 15 ans, j’ai vécu à south Kensington, quartier français aux alentours du lycée français mais on y parle toutes les langues. J'aime aussi les petites boutiques de Notting Hill ou l’on vend des choses un peu folles que l’on retrouve nulle part ailleurs…et puis les quartiers un peu plus loin comme Shoreditch, c'est très agréable de s’y balader.

Londres est quatorze fois plus grande que Paris, on peut s'y perdre…je trouve cela génial parce qu' on ne la connaît jamais … Quinze ans à Londres et il y a encore des choses que je découvre….


Merci Sandra Arditti!

Merci!


Interview Éva Zuili Mimoun

« Le chameau ne voit pas sa bosse » aux Editions Auteurs du Monde, premier roman de Sandra Arditti est en vente à la librairie la Page, Harrington road.


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